L'agriculture paysanne répartit l'accès à la production afin de permettre au plus grand nombre d'accéder au marché. La notion de répartition ne signifie pas une division mathématique de la production globale nécessaire par le nombre de paysans. Il s'agit de gérer la mobilité de la production avec des objectifs sociaux, économiques et environnementaux précis. En effet, il y a en permanence des producteurs qui cessent leur activité, d'autres qui s'installent, d'autres enfin qui réduisent ou développent leurs volumes. C'est cette part de la production globale en mouvement qu'il faut "canaliser" de façon volontariste en direction des paysans dont le volume de production ne permet pas de dégager un revenu correct (un revenu qui permette de satisfaire les besoins de base et qui laisse la possibilité d'une vie sociale). S'il n'y a pas cette intervention publique et ciblée dans la mobilité des droits à produire, ceux-ci continueront à se concentrer dans les sites déjà les plus concentrés.
La répartition des volumes de production doit permettre à un maximum d'actifs de dégager un revenu disponible correct : le revenu d'objectif. Nous avons défini un revenu d'objectif à hauteur de 2 SMIC par actif, revenu permettant à la fois de rémunérer le travail et de participer au financement de l'outil de production.
Répartir les volumes de production consiste donc à fixer un volume de production plafond, qui permet d'atteindre le revenu d'objectif. Les volumes de production en mouvement doivent être attribués en priorité aux paysans dont le volume de production est inférieur au volume plafond. Au-delà de ce volume plafond, les quantités produites ne justifient plus les aides publiques. La notion de volume de production pose la question de l'emploi en agriculture.
Ce thème renvoie au principe n°1 de la Charte de l'Agriculture Paysanne.