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Les semences paysannes : clé de voûte de la transition agroécologique des fermes

Retrouvez ici la synthèse du bilan du Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) porté par l’ADEAR 37. Les résultats apportés par les Semences Paysannes sont exprimés selon 3 critères : économique, environnemental et social.

Les GIEE

Un GIEE est un groupement d’intérêt économique et environnemental. Il s’agit d’un outil du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, afin de permettre le développement de démarches collectives, en favorisant la mise en place de dynamiques au niveau local. Ce sont des groupes d’agriculteur·trices qui s’engagent dans un projet de modification ou de consolidation de leurs pratiques en visant à la fois des objectifs économiques, environnementaux et sociaux. Les actions du projet doivent relever de l’agroécologie.

Le GIEE « semences paysannes : clé de voûte de la transition agroécologique des fermes » en Indre-et-Loire bénéficie d’un arrêté officiel de reconnaissance par le Ministère de 2020 à 2025 et l’animation du projet réalisée par l’ARDEAR Centre-Val de Loire, débutée en 2020, se poursuit jusque fin juin 2023.

Principaux résultats économiques, environnementaux et sociaux

Sur le plan économique, la majeure partie du groupe est maintenant en autonomie semencière, les variétés sont cultivées sont adaptées et satisfaisantes. Certaines variétés de blé découvertes sont intéressantes lorsqu’elles sont valorisées en panification. Les membres notent également un volume de paille important et une autonomie en alimentation pour les animaux (pour les fermes en polyculture-élevage).

Concernant l’aspect environnemental, les membres du groupes cultivent une grande diversité de variétés et les cultures sont conduites en agriculture biologique. De plus, comme il y a davantage de paille dans les champs, il y a une meilleure restitution au sol. Les variétés populations permettent de moins travailler le sol : par exemple, pour certains paysans, il n’est plus nécessaire de labourer avec le Rouge de Bordeaux, il y a peu ou pas d’herbe qui pousse et un passage de herse étrille est suffisant.

D’un point de vue social, les paysan·nes du groupe soulignent que travailler avec des semences paysannes, au sein de ce GIEE, permet une mise en lien entre collègues et des rencontres avec des personnes intéressantes avec des retours d’expérience et de semences. Les fermes du groupe valorisent quasiment exclusivement leur production en vente directe, locale, ce qui permet également de créer du lien. Enfin, la beauté des variétés cultivées et le plaisir à observer ces champs est également un aspect qui revient souvent dans la bouche des paysan·nes.

Les impacts du projet

Le projet a permis à des membres du groupe d’obtenir des rendements de blé légèrement moindres mais stables et résilients face aux aléas climatiques, d’en améliorer la qualité gustative et de développer la biodiversité cultivée.

La crise sanitaire a eu un impact sur le projet. Cependant les membres notent que le fait d’être en lien est porteur. Les rencontres organisées ont toutes été sources de motivation, d’enthousiasme, et ont permis de relancer une dynamique lorsque cela était nécessaire.

Il ressort qu’il est important de savoir que l’on peut travailler avec des semences paysannes, et que la mise en lien pour en obtenir puis les valoriser en direct est une richesse humaine.

En région Centre-Val de Loire la Maison des Semences Paysannes (MSP) animée par l’ARDEAR assure la diffusion et la conservation des semences paysannes cultivées par, pour et chez les paysan·nes par une gestion collective de la biodiversité en réseau. La MSP accompagne les paysan·nes dans la recherche de semences paysannes céréalières et de variétés locales correspondant à leur terroir et objectifs de production. Contact : msp@ardearcentre.org

Les attentes et perspectives pour la suite

Les membres du GIEE comptent poursuivre les recherches techniques et trouver des variétés qui soient plus adaptées au territoire et à notre alimentation. Ils et elles ont pour projet de mettre l’accent sur les associations dans les cultures, de continuer les essais agronomiques pour réduire le travail du sol et la sélection pour le Petit Épeautre notamment. Leur objectif est également de cultiver et multiplier l’orge population de printemps et de travailler sur l’avoine.

Concernant l’aspect environnemental, les membre du projet fourmillent d’idées pour aller plus loin : limiter davantage le labour, le travail du sol et la consommation d’énergie, développer la traction animale, la biodiversité cultivée, ainsi que la résistance aux sécheresses, améliorer la gestion de la fertilité et enfin, continuer de déployer les pratiques agroécologiques.

En somme, les participant·es s’accordent pour dire que l’animation du groupe a été un plus pour créer une dynamique et réfléchissent à leurs besoins pour envisager la suite !

Une vidéo sur le thème des « semences paysannes : clé de voûte de la transition agroécologique des fermes » est en cours de préparation. Sa sortie est prévue à l’été !

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