Adear de l’Aude

Les ADEAR, Késako ?

Kesako une ADEAR ?

Les ADEAR, sont des associations (loi du 1er juillet 1901) ayant pour missions principales d’accompagner les porteur.euses de projets dans leur installation agricole et les paysan.nes dans leur transmission. Une ADEAR a un levier d’action départemental. Presque tous les départements de France sont dotés d’une ADEAR.

Le modèle d’agriculture défendu par les ADEAR est celui de l’agriculture paysanne (AP). Considérée comme une démarche globale qui vise à améliorer la durabilité des fermes, le concept d’AP insiste sur la notion d’autonomie du paysan, qu’elle soit économique, énergétique ou décisionnelle, sur la valorisation du métier de paysan, sur le respect de l’environnement naturel et social. Les projets d’installation ou de transmission agricole accompagnés par l’ADEAR s’inscrivent, pour la majeure partie, dans cette démarche. Cependant, les ADEAR adoptent, par rapports aux projets, une posture sans discrimination.

Du fait des caractéristiques liées aux installations « néo-paysannes », il est rare que ceux-ci s’installent en reprenant un outil de production déjà construit. Ils réalisent, en général, des créations d’activité. Pour cela, ils peuvent mettre plusieurs années avant de se constituer un outil de production finalisé. En conséquence, les investissements se font d’une année sur l’autre, notamment grâce aux bénéfices générés par la vente des productions de l’année précédente. C’est ce qu’on nomme, l’installation progressive (IP) (FADEAR, 2018 ; Le Blanc, 2011).

Cette stratégie d’installation peut résulter d’un choix, ou d’une nécessité, comme l’impossibilité d’accéder à la DJA (du fait des critères d’accessibilité), l’impossibilité d’accéder à des emprunts bancaires (les banques ne souhaitant pas toujours faire de prêt à des porteurs de projets ayant des projets « alternatifs »). Certains « néo-paysans » ne souhaitent pas s’endetter ou souhaitent se tester avant d’investir. Toutes ces raisons peuvent pousser un individu à faire le choix de l’installation progressive.

Quoi qu’il en soit, la démarche d’IP est différente de la reprise d’un outil de production en marche et le démarrage de la production peut être long, empêchant l’individu de vivre de son activité les premières années.
En conséquence, la CP ainsi que d’autres associations comme le CIVAM, la FADEAR, l’interAFOCG ou Solidarités Paysans – réunies en un collectif nommé InPACT – ont souhaité développer un dispositif d’accompagnement correspondant aux projets d’installation progressive s’inscrivant dans le référentiel d’agriculture paysanne.

Quel lien entre l’ADEAR et la Confédération Paysanne ?

Dans les années 1980, la Confédération Nationale des Syndicats de Travailleurs Paysans (CNSTP) et la Fédération Nationale des Syndicats Paysans (FNSP) sont créées. Ces deux syndicats sont issus du désaccord et de la lutte contre le modèle agricole proposé par la FNSEA et les JAC. En 1986, à la suite des élections législatives gagnées par la droite, François Guillaume, alors président de la FNSEA est élu ministre de l’Agriculture. Après son élection, il décide d’installer, de nouveau, une cogestion agricole avec la FNSEA et le CNJA. Il ne reconnaît pas l’existence des syndicats d’opposition. La CNSTP et la FNSP se rapprochent alors et organisent leur première action nationale commune, les Assises Paysannes, ayant pour objectif de proposer un espace d’expression aux paysans en désaccord avec le modèle agricole défendu par l’état et les syndicats majoritaires.

Au cours de ces assises, les paysans présents se mettent d’accord pour défendre une politique agricole en faveur de l’agriculture paysanne. Une agriculture respectueuse de l’environnement, soigneuse du sol pour une production qualitative qui rémunère le paysan. A la suite des assises, en décembre 1987, les deux syndicats fusionnent pour donner la Confédération Paysanne (CP). La CP devient le principal syndicat d’opposition face à la FNSEA et au CNJA et le seul syndicat de défense du modèle agricole paysan (Une Histoire de La Confédération Paysanne, 2007). S’en suit alors des années de militantisme pour faire reconnaître leur existence auprès du gouvernement et mettre fin à la cogestion du gouvernement avec l’association FNSEA/CNJA.

En 1998, le syndicat présente, publiquement, lors d’un colloque, la charte de l’Agriculture Paysanne contenant 10 principes. La charte fixe, officiellement, la ligne politique de la Confédération Paysanne.

En 1984, la Fédération Associative de Développement de l’Emploi Agricole est créée (FADEA). Sa création permet de bénéficier des financements de formation auprès du Fond Social Européen (FSE). Après la création de la CP, en 1990, elle devient la Fédération Associative de Développement de l’Emploi Agricole et Rural (FADEAR). En 1999, des paysans et paysannes du réseau élabore le Diagnostique Agriculture Paysanne (AP), un outil permettant au paysan ou à la paysanne d’évaluer ses pratiques agricoles dans la Charte de l’AP et d’identifier ses marges de progrès (Une Histoire de La Confédération Paysanne, 2007).

De la FADEAR sont nées les Associations pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural (ADEAR) qui en sont des déclinaisons départementales. Peu à peu, la FADEAR et les ADEAR ont développé leurs missions. Elles ont ouvert leurs formations à des personnes ayant la volonté de monter un projet agricole dans les valeurs paysannes et elles proposent aussi un accompagnement à l’installation et à la transmission des fermes. Elles œuvrent toujours au déploiement et à la défense de l’AP (FADEAR, 2022).