L’ADDEAR du Cher : une structure engagée pour le territoire en faveur d'une agriculture à taille humaine

L’Agriculture paysanne : au-delà des clichés

Petit tour d’horizons des questions que l’on peut parfois se poser sur l’Agriculture paysanne.

Avec les crises que connait le secteur, le pari de l’Agriculture paysanne est-il risqué ?
Au contraire : la démarche d’Agriculture paysanne aide à mieux résister aux crises. Elle permet au paysan.ne de renforcer son autonomie, de diversifier son système de production et de valorisation, et de développer ses liens au territoire.
La crise laitière de 2009, par exemple, a montré que les fermes qui s’en sortent le mieux sont les plus autonomes financièrement et techniquement, donc pas forcement les plus grosses !
La crise actuelle rappelle à quel point nous sommes fragilisés quand nous sommes dépendants d’un fournisseur industriel ou d’une seule filière de commercialisation dans laquelle les prix sont fixés sans lien avec le coût de notre travail.
Elle démontre aussi que le soutien à une une mécanisation ou un agrandissement excessifs par la fiscalité et les aides publiques peut finir par affaiblir les agriculteurs.trices, trop endetté.e.s.

L’Agriculture paysanne, c’est un label ?
Non, c’est une démarche qui invite à se poser des questions sur sa façon de travailler et non une validation des modes de production. L’Agriculture paysanne ne peut donc pas être un label à vocation commerciale mais elle reconnait l’intérêt des labels comme garantie pour les consommateurs.trices. L’Agriculture paysanne encourage les paysan.ne.s à travailler en transparence. Si les labels sont une façon d’y contribuer, ce n’est pas la seule : ouvrir sa ferme au public, établir des liens directs avec la population, partager ses pratiques avec d’autres sont de bons moyens de s’améliorer, d’être fier de son travail et de se souvenir des raisons pour lesquelles on le fait.
L’Agriculture paysanne est aussi un outil d’aide à la décision pour d’autres acteurs : les collectivités territoriales par exemple peuvent s’en servir pour créer des cahiers des charges de restauration collective ou d’aide à l’installation de nouveaux.elles paysan.ne.s.
Si ce n’est pas un label, le terme est tout de même déposé auprès de l’INPI par notre réseau.

Paysan.ne… : comme au moyen âge ?
Les paysan.ne.s qui ont conçu l’Agriculture paysanne n’ont pas refusé la modernisation qui les aidait dans leur travail, au contraire. En revanche, ils ont refusé ce qui leur était vendu comme du « progrès » mais qui au contraire entretenait un lien de dépendance et une déconnexion au territoire : intensification, intégration, OGM... Le terme de paysan.ne a d’ailleurs été choisi car il renvoie au pays : pas seulement la terre, pas seulement l’« exploitation », mais le pays qui vit par les femmes et les hommes qui le font.

Pourquoi est-ce important d’avoir des paysan.ne.s nombreux.euses ?
C’est important d’un point de vue économique et social. Sur la même surface totale, un plus grand nombre de fermes permet de produire plus de valeur ajoutée qu’une seule grande ferme et représente plus d’emplois. C’est aussi important pour les paysan.ne.s ...Cela leur permet de bénéficier d’un service agricole commun et de pouvoir s’associer à d’autres, pour faire des économies en achetant du matériel groupé ou pour se dégager du temps libre, pour s’entraider, pour pouvoir un jour transmettre sa ferme. Du point de vue du.de la citoyen.ne, cela maintient un tissu rural vivant et un lien humain entre les consommateurs.trices et les producteurs.trices !