Adear de l’Aude

L’agriculture paysanne

Agriculture paysanne VS agriculture productiviste ?

L’agriculture paysanne apparaît comme une alternative aux méthodes de production industrielle et productiviste.

En 2004, Estelle Deléage, chercheuse en socio-anthropologie, écrivait : « Depuis près de 50 ans, le discours politique dominant et les théories associées ont encouragé et justifié l’élimination des paysans dans les pays industrialisés. Ce processus est indissociable de la mise en œuvre d’un modèle de développement qui considère les paysans comme des éléments extérieur à la modernité et donc comme des « résidus » de l’Histoire, condamnés à disparaître. Or il existe d’autres modes de développement et donc d’autres choix possibles pour l’agriculture. » (Estelle Deléage, 2004).

Au cours de cet exposé, elle témoigne notamment des défaillances de l’agriculture moderne. En effet, depuis l’avènement de l’agriculture moderne, le nombre d’actifs non-salariés a diminué chaque année. Depuis 1990, les agriculteurs ont été confrontés à de multiples crises sanitaires comme la crise de la vache folle ou celle de la grippe aviaire. L’utilisation des produits phytosanitaires ainsi que d’intrants non-organiques ont montré leur impact négatif sur le sol, l’eau et la biodiversité. Plusieurs crises politiques et sanitaires en sont les résultantes : la crise des algues vertes en Bretagne ou la crise du chlordécone aux Antilles.
De nos jours, la paysannerie se distingue de plus en plus, principalement au sud de la Loire. La crise écologique, sociale, sanitaire que traverse le territoire a provoqué une vague d’installation agricole « paysanne » soucieuse de répondre aux problématiques actuelles, de se sentir utile et de donner du sens à leur existence.

La définition de l’agriculture paysanne est organisée autour de dix principes et de six thèmes.

Les principes servent à orienter les choix et à vérifier si les actions et la démarche entreprise répondent bien aux objectifs de l’agriculture paysanne. Ce sont les repères politiques fondamentaux qui doivent orienter les décisions politiques ainsi que les pratiques sur le terrain. Pour le paysan, ils sont la boussole qui le guide dans sa pratique quotidienne de l’agriculture, afin que celle-ci réponde effectivement à l’intérêt général de la société.