Pour la saison automnale 2025, c’est Aurélien, tout juste installé paysan boulanger, qui a répondu à nos questions.
Merci à lui et bonne route !
-> Qui es tu et quel est ton parcours ?
Aurélien, 49 ans, en couple avec Elsa, et papa de Marilou 11 ans. Ingénieur en acoustique reconverti une première fois dans la transition écologique, j’étais à la recherche de sens et d’autonomie dans mon activité professionnelle. J’ai donc effectué un BPREA de paysan boulanger bio dans le Tarn afin d’apprendre le métier.
-> Ton projet en quelques mots ?
Je reprends la ferme de l’Angevinière à Saint-Maurice-Etusson en tant que paysan boulanger. Je compte transformer l’ensemble de ma production céréalière bio en farine et en pain au levain tout comme le faisaient Fanny et Nico, les cédant.es. A ça j’aimerais ajouter une production de céréales de printemps afin de proposer du pain à faible teneur en gluten et des légumineuses pour l’alimentation humaine. Le tout sera vendu en circuit court : à la ferme, aux marchés et dans quelques épiceries locales.
-> Une rencontre ou une expérience décisive pour ton projet ?
Je pense que l’idée est née lors de ma participation à l’Altertour (voyage à vélo alternatif) avec la rencontre de Sascha et Tatiana, éleveur.euses et paysan.nes boulangèr.es de la Ferme des Segonds en Aveyron. Le lieu, le métier, leur personnalité, leur vie m’a intriguée et depuis, l’idée de les imiter à fait son chemin...
-> La place de l’agriculture paysanne dans tout ça ?
J’aime bien la définition de l’Atelier paysan qui relie la paysannerie à l’autonomie. Même si l’autonomie n’est possible qu’à l’échelle d’un territoire, il est possible de maitriser la traçabilité des productions à l’échelle de la ferme en achetant local et en revendant local en limitant le nombre d’intermédiaires et ainsi limiter la fuite des capitaux. L’agroécologie est incontournable pour aller vers l’autonomie : pas de dépendance à la pétrochimie, des tracteurs plus petits car moins de travail du sol... Le développement de l’entraide est aussi un bon levier pour diminuer la dépendance aux marchés financiers et l’ensemble des services aliénants qu’ils proposent. Je garde tous ces exemples comme ligne de mire pour développer les projets à la ferme.
-> Une image, une odeur, un son que tu aimes particulièrement sur ta future ferme ?
Définitivement, la vue sur la prairie ancienne, à la biodiversité incroyable qui fait face à la ferme.
-> Quelque chose que tu as appris sur le chemin de l’installation paysanne et que tu aimerais partager aux autres porteur.euses de projet ?
Appris, je ne sais pas... Mais ce qui m’a surpris, c’est la gentillesse et la bienveillance des gens qui accompagnent les porteur.euses de projet. Dans les différentes régions où j’ai regardé où poser mes valises et retrousser mes manches, j’ai été accueilli à bras ouverts. A deux pas de l’installation, il me semblait important de leur rendre hommage.