Vivre au Pays (Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural 49)

Agriculture paysanne

Ni un label, ni une marque : l’Agriculture paysanne, c’est avant tout une démarche, un outil et un projet de société.

Le projet d’Agriculture paysanne

L’Agriculture paysanne propose des solutions afin que des paysan·ne·s nombreux·ses puissent vivre de leur travail, et en retrouvent le sens : produire pour nourrir et non produire pour produire. Elle est née de la réflexion des paysans de la Confédération paysanne souhaitant inventer un modèle agricole qui respecte les paysan·ne·s et qui réponde aux enjeux actuels et futurs de la société.

(Crédit : ADEAR de Vendée)

Elle doit permettre à un maximum de paysan·ne·s réparti·e·s sur tout le territoire de vivre décemment de leur métier, en produisant sur une exploitation à taille humaine une alimentation saine et de qualité, sans remettre en cause les ressources de demain. Elle participe avec les citoyen·ne·s à rendre le milieu rural vivant dans un cadre de vie apprécié de tous et toutes.

L’Agriculture paysanne en 6 thématiques...

La démarche de l’Agriculture paysanne est transversale : elle repose sur l’interaction de nombreux éléments, classés en 6 thèmes :

Le maintien de paysan·ne·s nombreux·ses est une condition incontournable pour initier une transition agroécologique des fermes, qui a pour conséquence le respect de la nature, du climat, des Hommes et des animaux, et la production d’une alimentation saine et de qualité.

L’Agriculture paysanne soutient notamment la relocalisation de l’alimentation, et la création de valeur ajoutée sur les fermes et dans les territoires. Elle est en ce sens un vecteur de développement économique local, et doit s’appuyer sur la recherche de partenariats de par ses interactions avec la société.

"L’Agriculture paysanne, c’est un label ?"


Non, c’est une démarche qui invite à se poser des questions sur sa façon de travailler, et non une validation des modes de production. L’Agriculture paysanne ne peut donc pas être un label à vocation commerciale (mais elle reconnaît l’intérêt des labels comme garantie pour les consommateurs.trices).

L’Agriculture paysanne encourage les paysan.ne.s à travailler en transparence. Si les labels sont une façon d’y contribuer, ce n’est pas la seule : ouvrir sa ferme au public, établir des liens directs avec la population, partager ses pratiques avec d’autres sont de bons moyens de s’améliorer, d’être fier de son travail et de se souvenir des raisons pour lesquelles on le fait.

L’Agriculture paysanne est aussi un outil d’aide à la décision pour d’autres acteurs : les collectivités territoriales, par exemple, peuvent s’en servir pour créer des cahiers des charges de restauration collective ou d’aide à l’installation de nouveaux.elles paysan.ne.s.

Si ce n’est pas un label, le terme est tout de même déposé auprès de l’INPI par notre réseau.

"Paysan·ne·s… : comme au Moyen-Âge ?"


Les paysan·nes qui ont conçu l’Agriculture paysanne n’ont pas refusé la modernisation qui les aidait dans leur travail, au contraire. En revanche, ils et elles ont refusé ce qui leur était vendu comme du « progrès » mais qui au contraire entretenait un lien de dépendance et une déconnexion au territoire : intensification, intégration, OGM...

Le terme de paysan·ne a d’ailleurs été choisi car il renvoie au pays  : pas seulement la terre, pas seulement l’« exploitation », mais le pays qui vit par les femmes et les hommes qui le font.

"Pourquoi est-ce important d’avoir des paysan·ne·s nombreux·ses ?"


C’est important d’un point de vue économique et social.

Sur la même surface totale, un plus grand nombre de fermes permet de produire plus de valeur ajoutée qu’une seule grande ferme et représente plus d’emplois.

C’est aussi important pour les paysan·ne·s : cela leur permet de bénéficier d’un service agricole commun et de pouvoir s’associer à d’autres, pour faire des économies en achetant du matériel groupé ou pour se dégager du temps libre, pour s’entraider, pour pouvoir un jour transmettre sa ferme.

Du point de vue des citoyen·ne·s, cela maintient un tissu rural vivant et un lien humain entre les consommateur·ices et les producteur·ice·s !

(Crédit : Michel Rondeau)

Pour aller plus loin :