Les mesures de biosécurité actuellement mises en œuvre au sein des élevages de plein air (nettoyage/désinfection des bâtiments, sas et local sanitaire, mise à l’abri des animaux, protection vis-à-vis de la faune sauvage, etc.) peuvent-elles faire l’objet d’adaptations ?

Pour répondre à cette question, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a lancé en début d’année 2023 une grande expérimentation nationale dans les élevages de plein air au sein des filières porcine et avicole. Cette expérimentation visait à répondre aux préoccupations formulées notamment par la Confédération paysanne et le Modef, et relayées par GDS France et d’autres structures de développement agricole, sur l’inadéquation de certaines exigences règlementaires en matière de biosécurité avec la conduite d’élevage en plein air (avicole et porcin) et le besoin de reconnaissance des spécificités de certains modèles plein air. Parmi les conséquences redoutées de cette réglementation, figure le risque de disparition progressive de ces types d’élevages, la diminution de la dynamique d’installation et l’arrêt des ateliers monogastriques dans des fermes diversifiées.
Pour autant, ces types d’élevage sont reconnus pour la qualité de leurs produits et leur réponse aux attentes des consommateurs en matière de bien-être animal et de respect de l’environnement.
Face à cela, la Confédération paysanne demandait de longue date que chaque élevage puisse adapter les mesures de biosécurité à mettre en œuvre sur la base d’une analyse de risque (qui ferait passer la logique réglementaire d’une obligation de moyens à une obligation de résultats).
Pour envisager de pouvoir donner suite à ces préoccupations en adaptant les obligations réglementaires, l’administration formulait quant à elle un besoin d’évaluation scientifique de l’efficacité de pratiques alternatives de prévention spécifiques au plein air. L’esprit de ce projet était donc de remédier à l’absence de connaissance des pratiques existantes pour gérer les risques dans les élevages plein air et l’absence de données permettant de formuler un avis sur l’efficacité de ces pratiques.
La FADEAR a coordonné ce projet d’expérimentation sur plus de deux ans entre 2023 et 2025, qui a abouti à la création de deux outils d’analyses des risques adaptées au plein-air et une liste de recommandations élaborées par l’ensemble des partenaires et restituées au Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, commanditaire du projet.