Un réseau engagé et militant pour l’Agriculture paysanne

Cartographie des initiatives agri-rurales des réseaux Civam et Adear sur le genre

La FADEAR et Réseau Civam proposent un recensement des initiatives agri-rurales sur le genre portées par les structures des réseaux InPACT et Confédération paysanne dans les territoires.

Cette cartographie s’inscrit dans la volonté de rendre visible, mais aussi de mutualiser les pratiques et activités menées par les structures de nos réseaux. Une quarantaine d’initiatives sont recensées à l’heure actuelle.

Cet outil a été réalisé dans le cadre du projet Casdar Transfert d’Expériences Réussies en Rural : Essaimage, Agricultures, Utilité (TERREAU) dans lequel 7 organisations (Terre de liens, Reneta, FADEAR, Réseau des CREFAD, SOL, Réseau CIVAM et Relier) proposent de répondre au défi du renouvellement des générations en alliant une multiplicité d’acteurs aux expertises complémentaires, pour favoriser les conditions propices à l’accueil de nouveaux·elles arrivant·es par le déploiement, la diffusion et l’essaimage de pratiques d’accueil et accompagnements multi-acteurs et complémentaires.

Un constat alarmant sur la place des femmes en agriculture

Les résultats du recensement agricole de 2020 confirment les tendances démographiques annoncées : ces dix dernières années, la France a perdu 108 000 exploitant·es agricoles et une ferme sur cinq a disparu. Les projections laissent présager une aggravation de la situation : la moitié des 496 000 agriculteur·rices aura l’âge de partir à la retraite d’ici 10 ans alors que le nombre de nouveaux installé·es ne compense qu’aux deux-tiers les départs. Ainsi, assurer la capacité de tout aspirant au métier, à s’installer de manière autonome sur une ferme est donc un enjeu crucial.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le métier d’agriculteur ne se féminise pas. La présence des femmes dans les fermes stagne depuis vingt ans, autour d’un quart des effectifs de chef·fes d’exploitation. Les femmes représentent 29% des chef·fes d’exploitations en 2021, contre 31% en 2010. Par ailleurs, Environ 132 200 femmes d’exploitants n’ont pas de statut qui permette de visibiliser leur action directe ou indirecte sur l’exploitation, bien qu’elles y jouent un rôle vital, soit environ 20% de l’ensemble des femmes travaillant dans le secteur agricole*(source Oxfam).

Les femmes continuent de s’installer moins que les hommes, et plus tard, alors qu’elles représentent presque la moitié des étudiant·es de l’enseignement agricole. Elles sont moins nombreuses à toucher la Dotation Jeune Agriculteur, principale aide à l’installation, du fait de leur installation sur des plus petites surfaces et des parcours de vie plus diversifiés. En 2010, 28% ont touché la DJA, contre 39% des hommes installés au même âge. En 2020, le constat est le même : les femmes représentent 40% des personnes installées mais seulement 23% des bénéficiaires de la DJA.
Comment expliquer cette déperdition ? On observe, concomitamment, deux phénomènes : un délitement de l’agriculture dite de couple, qui soutenait jusqu’ici la parité des effectifs ; et des barrières persistantes pour les jeunes candidates à l’installation, plus souvent indépendantes : image genrée du métier, machisme ambiant, discriminations. Ainsi, si les freins à l’installation agricole sont identifiés et nombreux, ils s’accumulent pour les femmes avec des discriminations liées au genre dans leur relation avec les acteurs de l’installation (banques, Safer, enseignement agricole, etc.), les cédant·es, leur famille, etc..
Sur la thématique du genre en agriculture plusieurs questions se posent alors : comment, en tant qu’acteurs de l’accompagnement à l’installation, les réseaux Civam et Adear s’emparent-ils de ce sujet ? Comment mieux comprendre les freins et les leviers à l’installation des femmes ? Comment sensibiliser dans et au-delà de nos réseaux et auprès des acteurs institutionnels de l’installation à ces inégalités liées au genre ? Quelles sont les adaptations possibles ou nécessaires des parcours d’accompagnement des femmes pour lever ces freins ?

Pourquoi une cartographie ?

Ainsi, nos réseaux proposent des outils pour mieux accompagner les porteuses de projet, les paysannes, les salariées agricoles,les responsables d’organisation, dans leur parcours de vie. La cartographie de ces initiatives a l’ambition de rendre visible ces outils et permettre la mise en relation avec les structures qui les portent.

Comment faire pour remonter une initiative et apparaître dans cette cartographie ?

SI vous entendez parler d’une initiative sur votre territoire portée par une des organisations du réseau InPACT, ou si vous êtes vous-même responsable d’une initiative, vous pouvez nous remonter les informations à l’adresse contact[a]fadear.org en précisant :

  • Le nom de l’initiative s’il y a lieu
  • La structure qui la porte
  • La nature de l’initiative
  • Son ancienneté
  • Son échelle (locale, départementale, régionale)
  • Les objectifs
  • Un descriptif de cette initiative
  • Un point de contact (diffusable sur cet espace)
  • Une adresse
  • Un exemple de ressource lié à cette initiative s‘il y a lieu

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