ARDEAR CVL - Un réseau engagé et militant pour l'Agriculture paysanne

Dans l’Indre, des filières laine et osier à développer

[Extrait] Samedi 9 septembre 2023, la ferme des Ajoncs a accueilli la Fête de l’agriculture paysanne. Ses organisateurs mettent en avant le développement de filières économiques locales.
« Nous avons une petite oseraie – on va dire “ paysanne ” puisque c’est le fil conducteur de la journée –, de 2.500m². » Samedi 9 septembre 2023, devant une trentaine de personnes, Romuald Dohogne fait une visite guidée de la ferme des Ajoncs, qu’il gère avec sa femme Sandra, à Saint-Chartier.

Hélix, daphnoïde, noir de Villaines, sweet willow… « Nous cultivons 9 ou 10 variétés d’osier, de couleurs et gabarits différents. » Les brins, récoltés à la main « de décembre à février, pendant le repos végétatif » sont vendus brut, après un séchage de six mois, auprès de vanniers professionnels et de particuliers. Si le paysan concède devoir s’améliorer en commercialisation, les débouchés existent. « En France, la production d’osier n’arrive pas à subvenir aux besoins des vanniers. »

Une agriculture qui veut exister encore demain
Pour autant, Sandra et Romuald Dohogne ne comptent pas étendre leur oseraie outre mesure. Leur production principale reste la viande d’agneau. Et la laine que les deux souhaitent développer. « Aujourd’hui, 90 % de la laine française part en Chine, pour revenir ensuite sur le marché français, regrette Sandra Dohogne. Au final, le vêtement aura traversé deux fois le continent. »

« Tous les ans, nous changeons de lieu et de production pour la Fête de l’agriculture paysanne, souligne Sylvain Gourbault, co-porte parole de la Confédération paysanne de l’Indre, qui coorganise cette fête avec l’Association départementale pour le développement de l’emploi agricole et rural de l’Indre (Adeari). L’an dernier, nous étions chez un maraîcher horticulteur. Là, c’est le mouton et la filière laine qui n’existe plus vraiment en France. Et des initiatives locales redonnent une valeur ajoutée à un produit quasiment considéré comme un déchet. »

« On a ciblé la laine, mais il y a aussi le savon, les fibres naturelles, le CBD, la bière… » Autant de productions locales à retrouver sur le petit marché installé pour la journée dans la ferme des Ajoncs.

Pourtant, « réorganiser une filière en France répondrait aux enjeux climatiques actuels ». Une thématique qui lui tient à cœur. « L’agriculture paysanne a pour objectif d’exister encore demain. » Un modèle loin « des pesticides qui bousillent les sols et l’eau depuis cinquante ans ». Et des mégabassines agitant le Poitou, « une fausse solution qui permet à l’agro-industrie mortifère de continuer sans se remettre en question ».

« Le progrès, c’est de remettre de la vie, de l’économie dans les campagnes, poursuit Sylvain Gourbault. C’est une vision plus joyeuse de l’avenir que ce que ce mois de septembre caniculaire nous laisse vivre. »

Au loin, le son des instruments se fait entendre. « Ce soir, il y aura encore plus de monde. C’est une occasion festive de se retrouver, chaque année, hors assemblée générale du syndicat. »

Lire la suite : ICI

© Droits réservés - La Nouvelle République

Publié le 10/09/2023 à 19:31 | Mis à jour le 10/09/2023 à 20:02

Les articles du réseau