TÉMOIGNAGE d’une paysanne en culture de céréales, de légumineuses et graines oléagineuses
Petite, mon grand-père maternel était paysan dans le Nord de la France. Je me rappelle qu’aller chercher les moutons avec lui était un vrai plaisir. C’est mon oncle qui a repris la ferme et plus grande j’aimais y aller l’été pour travailler dans les betteraves. Amener les premiers échantillons à la coopérative pour la moisson avec tonton Fabrice était tellement excitant !
Le tracteur Ford de mon oncle a été le 1er véhicule que j’ai conduit !
Mes parents n’étaient pas agriculteurs et les études m’ont amenée vers le professorat.
J’ai rencontré François-Xavier en 2007, lui aussi avait des racines agricoles par son grand-père et était un passionné de la terre. Il était salarié dans une grosse entreprise basée en région parisienne. Il est devenu agriculteur à plein temps en 2016 (année de la naissance de notre 3ème fille).
J’étais professeure des écoles à mi-temps et je passais aussi du temps à travailler à ses côtés à la ferme dans le maraîchage, les légumes de plein champ et les céréales. Ce n’était pas facile car il était sur deux sites éloignés .
J’ai voulu officialiser les choses en passant un diplôme agricole et en m’installant à mon tour. Après pas mal de péripéties, de recherches et de luttes (on peut le dire), nous avons trouvé une ferme correspondant à nos attentes en Eure-et-Loir (28) en pleine Beauce céréalière !
Nous sommes arrivés à Gommerville le 3 janvier 2021 avec nos 4 enfants, dont le dernier, Joseph, avait 10 jours !
La ferme que nous avons repris se compose de 174 hectares, chaque parcelle est entourée de haies et elle est entièrement en agriculture biologique. Nous cultivons des céréales, des légumineuses ainsi que des légumes de pleins champs. En plus, nous avons une partie « accueil à la ferme » avec 3 chambres d’hôtes où je propose des repas avec des produits de la ferme et du jardin. J’aime beaucoup ces moments de partage avec les gens.
Je suis heureuse et fière aujourd’hui de dire que je suis agricultrice. Dans mon cas c’est un projet « d’équipe » avec mon époux et c’est vraiment un accomplissement pour nous deux. Ce métier est glorifiant quand on pense que l’on part de simples graines pour ensuite nourrir la population, mais c’est aussi parfois de grosses angoisses à cause du climat, des maladies…
Je me sens libre quand je suis dans mes parcelles et cela n’a pas de prix.
Je souhaite à chaque femme qui souhaite se lancer de croire en ses rêves et de se battre.
Si vous souhaitez témoigner de votre expérience, vous pouvez écrire à l’adresse communication@ardearcentre.org
Pourquoi un appel à témoignages ?
– Pour faire suite au #8mars : journée internationale de lutte pour les droits des femmes
– Donner de la place et de la visibilité aux paysannes pendant tout le mois de mars (et après !)
– Mettre en récit la pluralité des parcours des femmes paysannes
– Proposer de nouveaux imaginaires et permettre aux femmes et minorités de genre qui souhaitent s’installer de s’identifier et s’inspirer !
Merci à nos financeurs :
